En route pour le Lac Rose et la réserve de Bandia

13 novembre 

Avec Eric et Béatrice, nous louons les services d'un grand taxi pour nos familles. Le minibus n'est pas de la première jeunesse : pare-brise très fissuré, trous dans le plancher, suspensions en vrac.

Les enfants dans le minibus

Nous traversons la ville dans la poussiére, le bruit, la chaleur, le dioxyde de carbone mais le spectacle de la rue est tel que nous en avons plein les yeux et que nous ne regrettons rien : charrettes tirées par des ânes, bus municipaux colorés et bondés, très jolies sénégalaises aux costumes irisés et saillants mettant leur silhouette et leur peau d'ébène en valeur, marchands ambulants de toutes sortes, troupeaux de chèvres, ribambelle de petites boutiques...

Transport en commun sénégalais. Tout en couleur !

Et puis, vient ensuite la savane arborée de baobabs centenaires, arbres sacrés, emblème  du Sénégal. Son tronc peut stocker près de 100 000 l d'eau. Son fruit "le pain de singe" assez acidulé est utilisé pour la confiture et dans les coktails. Les sénégalais disent que c'est l'immodium local !

Le Lac Rose ou Lac Retba se situe à une quarantaine de kilomètres de Dakar. Il est connu des amateurs du rallye Paris-Dakar qui y célébrait son arrivée. C'est une étendue d'eau de 5 km de long et de 800 m de large qui détient le record de salinité de 380 g/l (10 fois le taux normal de la mer) entre la plage et la savane. Sa couleur rose provient d' un pigment rouge sécrété par une cyanobactérie ( algue microscopique ) pour résister à la forte concentration en sel.

Notre guide au Lac Rose. Gentil comme tout !

Notre sympathique guide nous indique que ce sont le hommes qui sont chargés de récolter le sel. Enduits de beurre de karité des pieds à la tête, ils passent toute leur journée dans l'eau jusqu'à mi-buste, avec un tamis autour du cou, à transpercer à l'aide de bâtons l'épaisse croûte de sel déposée au fond du lac. Ils peuvent mettre dans leur pirogue à fond plat jusqu'à 1 tonne de sel quotidiennement. Sur la berge, ce sont les femmes qui interviennent. Elles débarquent le sel puis en font des tas. Elles sont payées au nombre de pirogues traitées. Un ramasseur gagne 7000 CFA ( 11€ ) par jour mais il devra déduire de cette somme les 1000 ou 2000 CFA qu'il donnera aux femmes pour le déchargement de sa pirogue. Quand l'harmattan souffle, une mousse blanche recouvre les abords du lac. La neige sénégalaise plaisante notre guide ! A propos de neige, c'est en partie le sel de ce lac qu'on déverse l'hiver sur nos routes gelées.

La neige du Lac Rose

C'est au gîte du lac que nous partageons notre repas avec le guide et le chauffeur du minibus. Après le poulet ou le poisson yassa, le maffé (sorte de ragoût de boeuf à la pâte d'arachide, beurk !), on goûte le thiof (mulet grillé avec oignons et riz). Stéphane et Béatrice en profitent pour marchander ardemment des masques et des statuettes. Ils sont terribles ces vendeurs sénégalais ! Ils proposent toujours un prix d'amis pour leur pièce unique !

En plein marchandage

Nous mettons le cap, en début d'après-midi, sur la réserve de Bandhia à une soixantaine de kilomètres plus au sud. Nous pensions que notre chauffeur réservé depuis la veille au matin connaissait parfaitement la route à suivre mais que nenni ! Il doit s'arrêter fréquemment pour demander son chemin. En fait, il n'a sans doute jamais mis les pieds à Bandhia ! Ça arrive assez souvent au Sénégal avec les taxis : ils acceptent toutes les courses et ils avisent en route !

Notre chauffeur pour la journée

La réserve de Bandhia, c'est 3500 hectares de savane plantée d'accacias et de baobabs millénaires et sillonnée de 50 km de pistes. Le minibus résonne de ah...les girafes, de oh... les singes patas, les antilopes impalas, les rhinocéros, les buffles, les gazelles de Berby, les autruches, et de zut...on ne voit pas les zèbres !

Nath la girafe, grâce et élégance


Stéph le rhino, épais et brutal

Il y a aussi des crocodiles qui se dorent au soleil. Nous avons même l'autorisation de descendre du  véhicule pour contempler un énorme baobab au tronc creux qui sert de sépulture à plusieurs griots. Les ossements visibles impressionnent les enfants. Les griots sont des professionels de l'art oral si important et si riche en Afrique noire. C'est un statut qui se transmet de père en fils. Comme ils ne travaillent pas la terre, ils ne peuvent être ensevelis à leur mort.

Nous sommes ravis d'avoir vu tous ces animaux quasi libres dans leur milieu naturel.

Encore une belle journée! Que nous sommes gâtés par ce pays et ses habitants !

« Nath second d'Humanes ! »

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