Visite de Gorée

16 novembre 

Nous prenons une des chaloupes qui relient plusieurs fois par jour Dakar à Gorée. La traversée dure 20 minutes et c'est bien plus simple que d'y aller en cata avec les nombreux filets des pêcheurs. Sur le bateau, des sénégalaises pomponnées qui vendent des souvenirs sur l'île nous abordent. Elles ont toutes le même discours: "moi, c'est Fatou...ou Martine...tu te souviendras de moi, promis? Et tu viens me voir à ma boutique après la visite".

Cela nous change d'HUMANES

Gorée est une très belle et petite île de 900m de long et de 300m de large.

L'île de Gorée vue de la navette

Port naturel abrité des caprices de l'Océan Atlantique et sur les grandes routes maritimes commerciales, la posséder était un enjeu stratégique. C'est pourquoi son passé fut tumultueux. Découverte en 1444 par un navigateur portugais Dinis Dias, elle passa aux mains des hollandais en 1627 puis des français en 1667. Classée par l'UNESCO au Patrimoine Mondial de l'Humanité en 1978, elle est le symbole mondial de la traite négrière. Une plaque commémorative à l'arrivée nous le rappelle.

Plaque commémorative

Nous passons devant la statue symbolique de deux esclaves enlacés aux chaînes brisées. Elle se situe près du musée de la femme Henriette Batilly qui était dans les années 90 une grande journaliste et porte-parole de la femme africaine. La bâtisse a une forme insolite d'étrave de bateau. En cours de restauration, on ne peut pas la visiter. Notre guide nous ballade dans les ruelles toutes de terre battue, aux maisons fleuries de bougainvilliers et de jasmin jusqu'à la Maison des Esclaves.

Gorée : des bougainvilliers à la place des voitures

Elle fut construite par les français en 1783. On y rentre par un petit porche. Deux escaliers en arc de cercle s'avançant comme deux bras permettent d'accéder à l'étage.

La Maison aux Esclaves

Sur les côtés, se trouvent les cellules. 100 à 200 esclaves y étaient emprisonnés selon des critères précis. Les familles étaient bien entendu séparées. Les hommes à droite, entassés dans une minuscule cellule à barreaux où ils étaient enchaînés. Les enfants étaient jetés dans une espèce de long corridor.

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Il y avait aussi la cellule des jeunes filles choisies en fonction de leur virginité et de leur poitrine, puis celle des femmes.

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Une pièce était également consacrée à l'engraissage et une autre au pesage. Un homme devait peser au moins 60 kg pour être vendu à bon prix. Ceux qui avaient des envies de rébellion ou de protestation étaient enfermés dans les cellules des récalcitrants situées sous les escaliers. Inutile de dire que tous ces futurs esclaves vivaient dans des conditions d'insalubrité totale...

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Pendant ce temps, au-dessus de cette misère et de ce désespoir, des cris et des pleurs, vivaient les esclavagistes bien tranquillement installés. La visite se termine dans le corridor qui mène à la "porte du voyage sans retour" où les cadavres des moins résistants étaient précipités dans la mer et où les autres embarquaient pour l'Amérique ou l'Europe. Bien triste visite, lieux chargés d'émotion...

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Nous marchons ensuite vers la colline basaltique de Castel culminant à 30 m. Ce lieu serait magique et refuge du génie Castel, protecteur de l'île. On y trouve le Mémorial de l'Esclavage dont Clinton posa la 1ère pierre et deux énormes canons français.

Mémorial de l'esclavage

Nous redescendons vers le port en admirant le travail des artistes locaux, passant devant l'ancien hôpital militaire et le palais du gouverneur complètement délabrés qui servent d'habitations aux îliens natifs. Ici encore, des sénégalais et européens fortunés ont racheté d'anciennes maisons coloniales pour en faire des résidences secondaires. La richesse côtoie la plus grande précarité...

Créateurs de tableaux faits avec du sable

Nous terminons notre promenade sur la place de la petite mairie sous le grand baobab. A Gorée, depuis 10 ans, fait d'exception, c'est une municipalité écologique qui tient les rênes et ça se voit. Un gros effort est fait pour préserver l'environnement.

La préservation de l'environnement au coeur de Gorée

Stéphane tente en vain de photographier des sénégalaises en tenue locale et des enfants mais la plupart refusent de crainte de se retrouver sur une carte postale. Il pourra quand même phographier une sénégalaise qui vend des robes traditionnelles. Je me laisse tenter.

Une sénégalaise et une sénégauloise

Nous déjeunons face au fort d'Estrées de bonnes gambas pêchées dans la baie et faisons quelques emplettes avant de prendre la chaloupe du retour.

Retour sur Dakar. C'est reparti pour les palabres

« Nath second d'Humanes ! »

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