Blog

Dernière nuit avant les USA

28 mai

Ben voilà ! Nous mouillons seuls cette nuit et pour couronner le tout, un bel orage éclate. Nous ne profitons pas de notre dernière étape aux Bahamas à Bimini Island car nous essuyons un joli grain qui nous empêche de quitter le bateau.

« Nath second d'Humanes ! »

Ce n'est qu'un au revoir les amis

Le moment de la séparation avec nos compagnons de voyage est arrivé.

Liladhoc part vers les Bermudes et nous continuons notre chemin vers les côtes des Etats Unis. Tout le monde est triste sur Humanes. Les larmes coulent sous les lunettes de soleil quand nous nous éloignons. Nous avons partagé tant de découvertes, de joies et d'émotions tous ensemble et tout simplement depuis le Sénégal. Nous savions que nous partions pour des endroits et des rencontres merveilleuses mais nous ne nous attendions pas à la naissance d'une nouvelle belle amitié.

Liladhoc, vous avez été la cerise sur le gâteau de notre voyage ! Merci à vous pour tous ces bons moments. Rendez-vous en France...on vous ...... !

Au revoir les amis ....


« Nath second d'Humanes ! »

Les Bahamas, "A little place of Paradise"

17 au 28 mai

Après une navigation de 68 MN avec une mer de travers et ses creux de 2 mètres, nous arrivons aux Bahamas à Ragged Island un peu groggy mais heureux car émerveillés, une fois encore, par tant de beauté.

Nous mouillons dans Flamingo Cay et comme à chaque entrée dans un nouveau pays, lez capitaines partent pour faire les clearances à Duncan Town.

Town est un bien grand mot pour qualifier les quelques maisons construites sur la colline ! L'accueil réservé par l'officier de police confirme qu'il ne doit pas y avoir très souvent des voiliers de plaisance qui s'arrêtent. Ils reviennent sans qu'aucune formalité ne soit faite. L'officier leur a demandé de partir plein est, à 50 milles vent contraire pour aller faire les formalités. Eric et Stéphane lui ont dit oui mais n'ont nullement l'intention de le faire.

Nous serons donc de vilains clandestins jusqu'à Nassau ! Nous pouvons transiter dans les eaux des Bahamas pendant une semaine sans faire les formalités à condition de ne pas jeter l'ancre ni de pose pieds à terre...

700 îles sur 260 000 km² composent ce magnifique archipel. Seules une vingtaine sont habitées. Les Bahaméens vivent pour la plupart (les 2/3) dans la capitale Nassau sur l'île de New Providence.

Les îles, formations de corail, sont pour la plupart assez plates et sont baignées par des eaux turquoises, peu profondes, limpides et chaudes.

À une cinquantaine de miles des côtes américaines de la Floride, l'archipel est un lieu de villégiature privilégié des yankees... et certaines îles en ont subi un peu les frais !

Nous décidons de remonter  l'archipel de Ragged Island vers les Exumas Islands puis vers New Providence où nous quitterons nos compagnons de route pour terminer en virant cap à l'ouest vers Bimini Island.

Naviguer dans ces eaux limpides d'une profondeur de 4 à 5 mètres voire moins à certains moments est pur plaisir. Il faut quand même assurer par moment une veille vigilante pour éviter le risque d'une belle patate de corail non répertoriée sur nos cartes de navigation qui ferait très mal à notre cher Humanes. Steph a parfois les yeux scotchés sur le sondeur (avoir 70 cm sous la coque par 7/8 noeuds est un peu stressant) et les enfants et moi sommes à la proue pour regarder les fonds. C'est le paradis du navigateur : du vent quasi au portant régulier et peu de houle. Nous naviguons souvent sous spi et Humanes avance bien. Au mouillage, il n'est pas rare de voir de belles raies autour du bateau et quelques requins dormeurs sous les coques.

Des visiteurs sous la coque

Nous allons d'île en île tranquillement. Nous profitons des joies de la mer, de nos copains. Stephane, Eric, Hugo, Clément et Inès partent à la pêche à la langouste en fin d'après-midi ce qui agrémente délicieusement nos menus. Les trois petits partent à l'aventure en kayacs. Bref, on est heureux ! Et on a envie de dire: "ô temps, suspend ton vol..." !

Les bleus des Bahamas

Le 21 mai à Staniel Cay, nous fêtons les 4... ans de Steph dans un bar de plage typique, bourré d'américains au son de musiques diverses dont de la country... un avant-goût de l'ambiance des States.

Et un nouveau collier pour Steph

Les enfants sous l'impulsion d'Emma qui se plie toujours en quatre dans ces occasions-là ont préparé des surprises très océanes (!) pour leur père et même nos copains ont tous prévus un cadeau. Steph est très émus et heureux. C'est pour lui un de ses plus beaux anniv...!

Anniv de Stéph


Le gateau d'anniversaire

A Staniel Cay, il y a peu de voiliers. D'énormes yachts accostent au petit port ; tous avec équipage bien sûr et tous complètement illuminés à la nuit tombée. Sympa !

Hallans cay où nous mouillons avant notre arrivée à Nassau est un véritable paradis. Nous nous sentons seuls au monde !

Hallans cay

Le soleil se couche à Hallans cay

C'est la première fois depuis notre départ que nous beachons.

Mouillage avec Liladhoc

À marée descendante, Humanes se pose tranquillement sur les fonds sableux et les enfants peuvent, du bateau, aller à la plage à pieds. C'est le pied ! Sur cette île, vit une espèce peu farouche d'iguanes endémiques végétariens qui envahissent les plages le matin et font pas mal de raffus la nuit. On a l'impression d'entendre des crapauds !

Lors de notre petit déjeuner sur la plage, nous nous sommes sentis un peu encerclés par ces drôles de bestioles très intéressées par notre nourriture.

Nos amis les iguanes

J'apprécie particulièrement mes baignades matinales dans une eau à température parfaite dans cet endroit préservé. Ça me fait un bien fou !

A Nassau, nous retrouvons la civilisation et ses travers : le bruit, la foule... Il faut dire que nous accostons près des gros paquebots qui déversent leur flot de touristes dans la ville. Trois à quatre de ces énormes bateaux accostent chaque jour. Ils viennent de Floride pour le bonheur de tous les commerçants de New Providence. Le spectacle est dans la rue : hommes et femmes en maillots de bain ; certains chantent, d'autres dansent...

Nous dînons au bar The Sharkee's avec une musique et une clim à fond et des télés partout...Et je me demande si je vais supporter les USA !

Le Sharkeez

Nous quittons le quai pour mouiller dans la baie devant les gros hotels de Paradise Island.

Cuba, c'est la fin ! Snif

Voilà notre périple cubain se termine. Levés à 6h du mat', nous petit-déjeunons en route et retrouvons avec joie notre bateau...

Cuba fait partie des temps forts de notre voyage. Cette île magnifique nous a complètement conquis. Elle nous a offert des paysages splendides et des rencontres merveilleuses. Nous avons vraiment été touchés par la gentillesse, la joie de vivre et le sourire de ces cubains qui, pourtant ont bien moins que tout ce que nous possédons et qui chaque jour, se battent pour améliorer leur vie. C'est une belle leçon de courage et de générosité.

Nos discussions, nos lectures sur la révolution et le rôle des autres nations nous ont interpellés. Que serait devenu Cuba sans l'embargo américain ? Sans les rivalités bien loin des préoccupations quotidiennes de la population entre le bloc occidental et le monde communiste... ?

Les cubains bénéficient d'un système éducatif bien développé (taux d'alphabétisation de 95,7 %) et d'un système de soins performant avec de hauts niveaux de formation (espérance de vie de 79 ans pour les femmes et de 75 ans pour les hommes).

Ce sont les réussites du socialisme cubain. Par contre, malgré la libéralisation économique avec l'explosion de la micro-entreprise cubaine, il n'existe pas de liberté sur le plan politique. La liberté d'expression, l'accès à l'information (internet limité, pas de presse étrangère sinon vénézuelienne) ne leur sont pas  permis.... Les critiques sur le régime sont totalement prohibées. Des arrestations arbitraires de courte durée menacent toujours tout ceux qui souhaiteraient une accélération des réformes politiques et il existe encore plusieurs prisonniers incarcérés pour de longue peine du fait de leurs opinions politiques ...

Malgré tout, encore une fois, nous avons adoré et nous y retournerons pour visiter l'Ouest et La Havane...Et c'est avec tristesse que nous quittons le mouillage et que nous voyons les côtes cubaines s'éloigner...Snif !

Au revoir Cuba, et à bientôt

Ce moment fort à Cuba aurait été aussi bien différent sans nos amis de Liladhoc avec qui nous avons partagé de bons moments de rigolade (cf l'anniversaire de Yohann, cf la nuit où Béa et moi on s'est retrouvées dans le même lit et les gars sur le sol de la terrasse à Santiago pour une histoire de clés...), des cours de salsa, des langoustes délicieuses, des petits dej'quotidiens bien sympathiques. C'était géant...

Notre rencontre avec l'équipage de Liladhoc aura vraiment été une grande chance.

« Nath second d'Humanes ! »

3ème étape : Trinidad

9 au 14 mai

Après un voyage de 250 km depuis Camagüey, nous avons rendez-vous avec Rogelio Inchauspi Bastida qui nous ouvre le premier étage d' une ancienne maison coloniale du XVIIIème, première pharmacie de la ville puis consulat d'Espagne.

Et là, on est les rois du monde ! Quelle maison de caractère ! J'adore. De l'immense terrasse, la vue sur la ville et jusqu'à la mer est superbe.

La terrase de notre maison

Et ce qui ne gâte rien, Rogelio et Barbara sont gentils, disponibles et de bons conseils. Nous décidons, au cours de notre séjour, de rester dans cette maison jusqu'à notre retour aux bâteaux tellement nous y sommes bien et de rayonner de Trinidad vers Cienfuegos, le massif de l'Escambray, la vallée de los Ingenios et Santa Clara.

Vue du toit de notre maison de Trinidad

Trinidad, ville de 45 000 habitants est un joyau d'architecture coloniale. C'est lors de son époque glorieuse des riches plantations sucrières au XVIIIème que la ville se pare de palais et demeures rivalisant entre elles de beauté pour asseoir la puissance de leurs propriétaires.

C'est à qui aura la plus...g...belle! Après la fuite des capitaux due à un affaiblissement des ressources par une surexploitation et à la montée des revendications anti-esclavagistes, la ville s'endort au cours du XIXème.

Ballade dans Trinidad

C'est ce retrait du devant de la scène politique et économique qui a permis de conserver intacte la ville. Elle se réveille avec la construction d'une voie ferroviaire et des routes la reliant aux autres villes dans la première moitié du 20ème siècle.

Chanteur de rue

Les palais transformés en musée, les demeures en casas particulares, en paladares (restos) ou en galeries  d'art permettent une restauration régulière des bâtiments. La ville est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le revers de la médaille de tout ça, c'est évidemment le débarquement massif de cars de touristes certains jours et les sollicitations des quémandeurs dans la rue. Passer une seule journée dans cette ville doit laisser l'impression de se trouver dans une ville musée attrape-touriste !

Je pense qu'ici, il faut prendre le temps de s'imprégner de l'ambiance en marchant dans les rues pavées du centre sans voiture, en regardant à travers les fers forgés des vieilles demeures les fastes des temps anciens. Tout est là comme si c'était hier: la cristallerie et les lustres de Baccarat, l'argenterie, le mobilier colonial, la porcelaine des manufactures européennes, la broderie...

Maison coloniale

Rester la nuit permet aussi de voir que la ville veille tard, musique et voix dans les rues jusqu'à pas d'heure et se lève tôt avec les marchands ambulants qui  vantent leur produits à tue-tête. Dans cette ville, l'épicentre historique avec l'harmonieuse Plaza Mayor est calme et non le lieu d'animation principal. Il faut aller dans les quartiers populaires du nord pour voir les maisons en torchis ou surtout dans les rues du sud plus modernes pour rencontrer l'effervescence cubaine.

Rogelio nous indique un resto sympa à quelques pas de notre maison, face à la Iglesia de la Santísima Trinidad et de la Casa de la música. El paladar Esquerra deviendra notre fief nocturne...ce qui nous permet de lier des liens privilégiés avec les serveurs, le patron et un groupe de musiciens.

Pour notre anniversaire de mariage, je ne sais plus qui a vendu la mèche, ils nous font la totale : énormes gâteaux avec rhum flambé, bougies, extinction des feux et musique. Une telle gentillesse et une telle joie avec tous ces cubains, nos enfants et nos amis de Liladhoc valent tous les cadeaux du monde pour nos 16 ans ! Et en plus, on y boit un cocktail à base de rhum, citron vert et miel à tomber par terre... au sens propre comme au figuré tellement il se boit facilement. Son nom : Cancháchara !

Les alentours de Trinidad valent aussi la peine. Nous louons les services de deux guides en 4X4 pour monter dans le massif de l'Escambray. C'est plus prudent et ça nous permet d'atteindre des endroits interdits aux voitures particulières. La petite virée en montagne à Santiago avec la voiture de loc nous a aussi un peu refroidis ! Bref, nous découvrons les paysages magnifiques del Parque nacional de Guanayara avec sa végétation luxuriante de bambous, de caféiers, de pins, d'eucalyptus, de palmiers, d'orchidées...

Retour de la montagne

Le guide nous laisse ensuite à l'entrée d'un chemin pour une petite randonnée pédestre jusqu'au bassin El Vedado et une cascade sympathique où nous nous baignons joyeusement dans une eau glacée El Rocio. La balade est récompensée par un repas dans un paladar en pleine nature. Super journée !

Cienfuegos est une ville portuaire avec un centre colonial qui vaut le détour à 70 km de Trinidad. Cinquième ville du pays, elle vit d'une activité industrielle développée avec sa cimenterie, son usine pétrochimique et sa raffinerie de pétrole. Nous avons été déçus par notre balade sur le malecón (promenade le long de la mer) depuis la Punta Gorda jusqu 'au centre-ville. La mer est sale, l'esplanade sans réel intérêt sinon quelques palais, anciens casinos implantés par la mafia américaine sous Batista, bien rénovés. Par contre, nous avons apprécié le Parque José Marti, place principale entourée de beaux édifices de la fin du XVIIIème comme le théâtre Tomás Terry, copie d'un théâtre milanais, où le grand Caruso y fit ses vocalises !

Cienfuegos

Cienfuegos

Après cette visite dans la fournaise, la troupe commence à râler : marre des églises, marre des musées, marre de marcher...! Et en prime, Mathis est mis HS par une belle insolation.... Du coup, le programme du lendemain tombe à pic : balade en train dans la Vallée de los Ingenios.

Balade en train

De bon matin, nous nous dirigeons vers la gare de Trinidad d'où part un train touristique à vapeur pour el Valle de los Ingenios appelé encore vallée de San Luis. Inscrite au Patrimoine de l'Humanité, grâce à ses plantations sucrières où des milliers d'esclaves se tuaient à la tâche, elle fut un centre économique vital de l'île jusqu'en 1850, date fatidique de la chute du prix du sucre.

Le train sillonne doucement des paysages magnifiques jusqu'au village de Manaca où se trouve la Torre Iznaga de 43,5 m de haut érigée par le négrier du même nom en 1816. Au pied de la tour, des cubaines vendent leur linge brodé. Le trajet se poursuit ensuite jusqu'à l'hacienda Guachinango où nous déjeunons d'un pollo Doña Inès !

Ancienne exploitation agricole, la restauration de l'hacienda faite par l'Etat est plutôt réussie. Le site planté de manguiers, où les poules et les coqs courent sur les terrasses est reposant et offre une jolie vue sur un petit val en contre-bas. Bien que touristique, cette excursion est intéressante car nous longeons des villages dont nous découvrons l'habitât assez sommaire.

Notre dernière journée à Trinidad est consacrée à une excursion vers Santa Clara à 90 km de là, étape indispensable pour tous les amateurs du Che.

Plaza de la Révolucion Santa Clara

C'est à Santa Clara qu'un fait d'armes décisif pour la révolution cubaine eut lieu. Alors que Fidel Castro s'empare de Santiago, Raúl de Guantánamo, Che Guevara attaque cette ville. Alors que la ville et les révolutionnaires sont bombardés et en grandes difficultés en cette fin décembre 1958, le Che apprend qu'un train blindé rempli d'armes passera à Santa Clara. A l'aide de cocktails molotov et d'un bulldozer, les révolutionnaires prennent le train et se retrouvent pour la première fois autant armés que les troupes de Batista... Quelques jours plus tard, ils pénètrent à La Havane.

C'est sur la Plaza de la Revolución que s'élève la grande statue du Che et que l'on peut visiter aussi le mémorial de los Martires de la Revolución.

Le Ché, encore et toujoursBien que les vestiges coloniaux de la ville soient peu nombreux, elle mérite quand même une visite. Le museo de los Artes decorativos et le Teatro de la Caridad  sur le "Parque Vidal "valent vraiment le coup d 'oeil. Pour nous rafraîchir, nous faisons la queue devant Coppelia, le temple de la glace, un grand hall moderne où les cubains viennent déguster leur glace. Le caissier, car ici on paie avant d'aller chercher sa glace, essaie de nous arnaquer de quelques CUC en nous disant que les prix sont affichés en CUC alors qu'ils le sont en pesos... Hum, hum, heureusement que Steph manipule les chiffres car moi, je me serai bien laissée faire !

La route du retour vers Trinidad nous permet d'apprécier une dernière fois les paysages magnifiques du massif de l'Escambray. Une rencontre insolite avec un Mig laissé au bord de la route depuis bien longtemps nous a bien amusés !

Bref, ce séjour à Trinidad sera à l'image du reste de notre séjour à Cuba : Top !

« Nath second d'Humanes ! »

Camagüey

Du 7 au 8 mai

Troisième ville du pays, elle se situe dans une province agricole à 320 km à l'ouest de Santiago. Nous arrivons en fin d'aprés-midi et une mauvaise surprise nous y attend : la casa particulare réservée à l'avance n'est plus disponible. Nous mettons une bonne heure à en trouver une qui puisse accueillir 10 personnes et subissons la petite arnaque d'un jinetero qui nous annonce un prix qui ne correspondra pas au tarif demandé au final par la propriétaire !

Pour notre première journée, nous allons faire un tour au mercado en charette à cheval, taxi local !

C'est parti pour une balade urbaine en charetteSur ce marché alimentaire immense, les paysans viennent vendre leur production : légumes, fruits, viande.

Le marché de GamagüeyOn peut aussi y manger et trouver toutes sortes de plantes médicinales. Nous rejoignons ensuite le centre-ville en passant devant de belles maisons coloniales.

Balade dans Camagüey

Camagüey est mieux conservée que Santiago qui a malheureusement essuyé la tempête Sandy l'an dernier. Nous finissons  à la terrasse du café Ciudad sur la place Ignacio Agramonte, natif de la ville et héros de la première guerre d'indépendance. Il fait très chaud à Cuba et les pauses rafraîchissantes sont toujours les bienvenues !

Sur cette jolie place très coloniale, se trouve la cathédrale et la casa de la Trova où nous programmons une soirée entre adultes pour entendre la belle musique cubaine traditionnelle. Notre journée est un peu gâtée par un déjeuner interminable à la terrasse d'un resto sur la même place, avec autour de nous, de nombreux cubains nous sollicitant pour quelques CUC, quelques savons...

Café à Camagüey

Nous avons regretté de ne pas avoir pris notre repas à l'intérieur car nous nous sommes sentis bien mal à l'aise à étaler notre richesse et les assiettes bien remplies à la vue de toutes ces personnes dans le besoin. Quelle maladresse ! De plus, il était bien trop tard ensuite pour visiter le museo provincial Ignacio Agramonte qui abrite selon les guides la 2ème collection d'œuvres d'art du pays. Les musées cubains ferment assez tôt à 17h.

Notre promenade préférée est celle que nous faisons jusqu'à la Iglesia del Carmen, rose à deux clochets. On passe sur une jolie place pavée bordée de maisons anciennes de toutes les couleurs et sur laquelle des statues en bronze de personnages connus de la vie quotidienne camagüyenne sont disposées de-ci, de-là.

Balade dans Camagüey
Nous dînons chaque soir sur la terrasse de note maison d'hôtes où le cuisinier est aux petits soins avec nous...Miam, miam aussi pour les fruits succulents, mangue, goyave, ananas, papaye que nous dégustons sans nous en lasser chaque matin !

« Nath second d'Humanes ! »

Santiago de Cuba

Du 3 au 6 mai

2h30  de route nous séparent de notre destination et à peine sortis de la marina, on s'en prend déjà plein les yeux. Le paysage est magnifique : au loin, les cimes de la Sierra Maestra, de grands palmiers royaux dans un relief vallonné vert, des flamboyants qui commencent à fleurir.

La population, très rurale dans cette partie de l'île appelée L'Oriente, vit dans de petites masures en bois, ou bien dans des maisons classiques aux fenêtres sans vitre mais fermées par des persiennes en métal galvanisé ou encore dans des barres d'immeubles décrépis qui surgissent un peu n'importe où étonnament.

Sur la route, nous croisons toutes sortes de véhicules, vieilles américaines, camions dont certains servent de transport en  commun, charrettes à cheval, vieilles jeeps et vélos ; ce qui demande beaucoup de concentration à notre chauffeur !

Sur les routes de Cuba

Nous découvrons aussi que l'une des préoccupations majeures des cubains est le transport. Les cubains sont peu à posséder une voiture si bien qu'à chaque embranchement, ils sont nombreux à attendre, souvent longtemps, un bus aux horaires de passage aléatoires, un camion déjà bondé ou bien à faire " botellas " c'est-à-dire du stop. C'est comme ça pour chaque besoin et surtout pour aller bosser matin et soir. Seul le transport scolaire des enfants a l'air organisé à bord de gros bus jaunes.

L'auto-stop, sport national cubain

Nous nous perdons un peu à Holguín car ici, pas de GPS ! La signalisation routière est en plus assez fantaisiste. C'est la même chose quand nous arrivons à Santiago jusqu'à ce qu'un " jinetero" nous propose de nous accompagner à la "casa particular" Tania où nous avons réservé des chambres. Un jinetero est généralement jeune et essaie, par tous les moyens dont quelques entourloupes en abusant les touristes, de se faire quelques CUC. Le CUC est le peso cubain convertible utilisé par tous les touristes pour leurs dépenses. Les cubains utilisent le peso national. Un CUC vaut 24 pesos et a la parité avec le dollar américain. C'est pourquoi tout le monde à Cuba recherche les CUC.

De la terrasse de la maison,  nous avons une vue quasi panoramique des toits de la ville avec la baie au loin. Cela ressemble vraiment à une ville d'Amériquelatine et c'est génial.

Vue du toit de notre maison de Santiago

Nous profitons d'un accueil amical et souriant des cubains qui nous hébergent. Nous dînons quasiment chaque soir chez Tania qui nous prépare délicieusement ce que l'on veut. Elle fait d'ailleurs une jolie surprise à Yohann pour ses 6 ans avec son joli gâteau que nous partageons joyeusement, même très très joyeusement pour certains (n'est ce pas Eric) !

Joyeux anniversaire Yoann

Anniversaire de Yoann. Eric a abusé du Mojito

Et Stéph également !

Nous n'aurions jamais découvert Santiago sans l'aide précieuse de notre guide cubain Alfredo que nous avons rencontré le lendemain même de notre arrivée. Alfredo, environ 26 ans, un peu de sang italien et français mêlés à son origine cubaine, sympathique, souriant et disponible, parle parfaitement notre langue et nous emmène dans sa ville, 2ème du pays avec ses 490 000 habitants, hors des sentiers battus pour notre plus grand bonheur !

Le bel Alfredo, notre guide FABULOUS !

C'est ainsi que nous dansons la salsa aux bras de cubains et cubaines calientes sur des airs du "son",genre musical unique , fruit d'un métissage afro-cubain et dont le fer de lance fut l'illustre musicien Compay Segundo à La Casa de las Tradiciones. De délicieux mojitos préparés sous nos yeux étanchent notre soif et lèvent certaines inhibitions...si vous voyez ce que je veux dire !

Bienvenue à la Casa de las Tradiciones

Cet endroit devient vite notre repaire et nous profitons à fond des différents groupes de musique qui s'y produisent.

Nous projetons tout d'abord une visite incontournable à Cuba : celle d'une fabrique de cigares ! La fabrique Célia Sanchez, quasi la dernière de Santiago emploie 220 personnes dont 80% de femmes qui y roulent des Montecristo et des Romeo y Julieta avec des feuilles de tabac venues de la région de Pinar del rio à l'ouest. C'est un travail minucieux et précis qui se fait dans la fournaise, en musique et sous surveillance. L'odeur entêtante du tabac et la chaleur ont d'ailleurs valu un petit malaise vagal à notre Inès !

Santiago, ciudad de las Escaleras, est une ville attachante. Elle s'étend des pentes des collines jusqu'à la baie immense. Le centre historique est assez petit et s'organise autour du Parque Cespédes. C'est une balade agréable que nous faisons dans le dédale des ruelles où de belles surprises nous ravissent comme de belles maisons coloniales décrépies pour lesquelles le temps a l'air de s'être arrêté, comme les belles voitures américaines, comme les enfants qui jouent au base-ball dans la rue, comme la population souriante malgré les difficultés économiques.

Nous entrons aussi dans la demeure coloniale la plus ancienne de Santiago et peut-être même d'Amérique latine, construite par Diego Velázquez, premier gouverneur de l'île au XVIème siècle.

Transformée en musée, elle abrite sous sa belle architecture, la première fonderie d'or des colonies, du mobilier du XVI, XVII et XVIIIème siècle, de la porcelaine et plein d'autres merveilles...qui laissent de marbre certains de nos enfants.

Santiago, là où la révolution cubaine s'est mise en marche un certain 26 juillet 1953, entretient la mémoire de ces moments de lutte à travers le musée de "la lucha clandestina" où nous faisons une visite guidée étonnante et le musée Moncada (ancienne caserne militaire) qui garde sur sa façade l'impact des balles échangées lors de l'attaque menée par Fidel Castro.

Partout à Cuba, au bord des routes, dans les villes, dans les vitrines de magasin et même dans les églises, nous pouvons lire des messages révolutionnaires "Volverán", "la lucha siempre " ...

Dans ces quelques jours passés à Santiago, nous faisons une excursion à la "Basilica de la Virgen de la Caridad del Cobre", un des lieux de pélerinage les plus populaires de l'île et construite en 1927 près d'une mine de cuivre (cobre en espagnol). Nous arrivons par hasard au moment de la messe dominicale et j'en profite pour faire quelques prières à Marie. Alfredo nous explique que la Virgen del Cobre, Sainte Patronne de Cuba est vénérée et  associée dans la santería (équivalent du vaudou haïtien, syncrétisme de croyances et pratiques animistes, de rituels africains et de catholicisme) à Ochún déesse de l'Amour, de la sensualité, de la maternité, des Eaux Douces et de l'Or. La tradition veut que l'on dépose aux pieds de l'autel des bouquets de fleurs de tournesol que l'on peut acheter tout au long du chemin. C'est ce que nous faisons avec Alfredo...

Des tournesols pour la Basilica de la Virgen de la Caridad del Cobre

Nous allons aussi  à la Gran Piedra, gros rocher culminant au sommet d'une montagne culminant à 1234 mètres d'altitude. Grâce au ciel, malgré plusieurs refus de notre voiture d'avancer pour cause de surchauffe, nous y parvenons, capot ouvert !

La voiture n'avance plus

Pendant que les courageux gravissent les 452 marches jusqu'au sommet pour profiter de la vue magnifique, je reste avec Yohann et Emma à jouer.

Vue du sommet de la Gran Piedra

Du Castillo del Morro construit au XVIIème siècle pour protéger la baie contre les flibustiers, nous découvrons un beau panorama sur la baie, le cayo Granma et son village de pêcheurs.

A Santiago, les contacts privilégiés avec des cubains sont nombreux. Nous échangeons beaucoup avec Alfredo qui nous fait rencontrer d'autres cubains comme ceux qui nous font découvrir un vieux rhum 15 ans  d'âge Matusalem, l'un des meilleurs que j'ai bus de ma vie, comme sa charmante compagne...

Nous rencontrons aussi des jeunes cubains en pleine fête d'anniversaire pour laquelle, sous nos fenêtres, en pleine ville un cochon est grillée à la broche. Les hommes et les enfants jouent de très sérieuses parties de dominos avec notre hôte.

Chut, le domino, c'est sérieux à Cuba

Nous quittons tristement Santiago, premier coup de cœur de notre séjour cubain pour Camagüey.

Et un grand merci à toi Alfredo pour ces quelques jours passés en ta compagnie.

« Nath second d'Humanes ! »

Cuba nous voilà

Cuba  2 au 16 mai

Bateaux bien amarrés, sous bonne surveillance de Janet, à la Marina de Vita,  nous partons tous, "humanésiens", chat compris et "liladhociens" sur les routes de Cuba. Nous limitons notre itinéraire volontairement pour profiter pleinement à chaque étape de ce que chaque ville a à nous offrir. Et puis, il faut bien en garder un peu pour les années futures !

 Voici quelques informations intéressantes et quelques dates qui vous permettront de suivre un peu mieux notre découverte de Cuba.

Cuba est la plus grande île des Caraïbes avec ses 1250 km de long, son île de la Jeunesse et ses îlots appelés cayos aux eaux turquoises. En dehors des côtes et des quelques petites chaînes de montagne dont la Sierre Maestra à l'Ouest de Santiago, haut lieu de la Révolution cubaine, le relief est assez plat. La population est de 11,5 millions d'habitants.

En 1492, l'île peuplée d'amérindiens est découverte par Christophe Colomb qui croit avoir débarqué en Chine ! En 1510, sous la direction de Diego Velazquez et d'Hernan Cortés, la conquête de Cuba commence avec 300 conquistadors espagnols. 3 ans plus tard, des navires provenant du golfe de Guinée débarquent leurs premiers esclaves africains. La Traite s'intensifie dans les années suivantes.

De 1517 à 1518, les espagnols estiment leur conquête terminée et exterminent systématiquement la population indienne qui a tendance à s'insurger. En 1519, La Havane est créée et devient une escale stratégique de l'île pour la conquête du nouveau monde. Elle remplace Santiago en tant que capitale en 1655. Du XVI au XVIIIème siècle, Cuba développe l'exploitation sucrière. A la fin du XVIIIème siècle, des planteurs de café français fuyant Haïti débarquent dans la région de Santiago.

C'est en 1809 qu'ont lieu les premières manifestations pour se libérer de la Couronne espagnole. Dans les années 1860, le cours du sucre s'écroule et plonge Cuba dans une crise économique. Il faudra attendre 1868 pour que sous l'impulsion de Carlos Manuel Céspedes, propriétaire terrien, libérant ses esclaves, la première guerre d'indépendance éclate. Au bout de 10 ans, l'armée de Libération composée d'esclaves affranchis ou fugitifs combattant à la machette rend les armes. L'esprit de la révolution ne quittera plus Cuba. En 1892, José Martí, grand théoricien de la libération dont le buste se trouve dans toutes les écoles du pays, crée le Partido revolucionario cubano. 3 ans plus tard, la deuxième guerre d'indépendance débute. Appuyée par les USA, le droit de Cuba à l'indépendance est voté au Sénat américain et à la Chambre des représentants ! Les USA y voit un bon moyen d'étendre leur domination géopolitique et déclare donc la guerre à l'Espagne qui est rapidement défaite. C'est le début d'une longue liste d'interventions américaines sur le sol cubain. Cuba devient une annexe des Etats-Unis. C'est au moment de la prohibition et surtout après la deuxième guerre mondiale que l'île se transforme en lieu de tous les plaisirs pour les américains avec palaces, soleil, alcool, casinos a gogo et sexes. Prostitution, Mafia et corruption y règnent, reçus à bras ouverts par les présidents corrompus portés au pouvoir avec l'aide des USA dont Batista dès 1934.

Tout est fait par les USA pour étouffer l'économie cubaine et l'empêcher de s'affranchir de la tutelle américaine. L'agriculture cubaine est constituée uniquement de production de canne à sucre achetée massivement par les USA qui ont détruit toute l'industrie de raffinement cubaine. Tout le système financier est contrôlé par les banques US tandis que les gouvernements successifs cubains endettent leur pays auprès des dites banques.

En 1953, le 26 juillet. Fidel Castro alors jeune avocat décide de déclencher une révolte armée par l'attaque de la caserne militaire de Moncada à Santiago qui se solde par un échec. Emprisonné pendant 2 ans, Castro gagne ensuite le Mexique  où il rencontre Ernesto Guevara. Ils préparent en achetant un Yacht baptisé le Granma le débarquement du 2 décembre 1956 à l'est de l'île. Une guerilla de 2 ans commence alors et se termine en 1959 par le triomphe de la révolution cubaine. A cette époque, la révolution n'est ni socialiste ni communiste. Il suffit juste d'en finir avec la dictature de Batista, l'oppression policière, les inégalités sociales, la pauvreté dans les campagnes, la décadence engendrée par la mafia... Après les premières réformes qui tendent toutes à rendre le pays aux cubains, une dérive vers le communisme s'amorce. Dès 1960, c'est la crise entre Cuba et les USA à cause du sucre. Le 17 mai 1961, 1400 mercenaires anti-castristes envahissent la baie des cochons pour renverser le régime...., et rentrent au USA la queue entre les jambes.

En 1962, guerre froide oblige, alors que les américains ont installé des missiles nucléaires en Turquie au sud du territoire soviétique, Krouchtchev fait installer clandestinement des missiles à moyenne portée et à ogives nucléaires. L'embargo américain débute en 1962. Il est d'ordre économique, commercial et financier. Il touche même les produits pharmaceutiques. Il s'est durci avec le temps. Il interdit à toute société étrangère ayant des actifs aux USA d'exporter ses produits vers Cuba....

En 2013, l'embargo est officiellement toujours en place, ce qui en fait le plus long embargo commercial de l'époque contemporaine. Cependant, l'embargo ne concerne plus les produits alimentaires, ni les médicaments, depuis le début des années 2000. Dans les faits, les États-Unis sont les premiers fournisseurs de produits alimentaires de Cuba et assurent entre 35 à 45 % des importations de nourriture de l'île.

« Nath et Stéph ! »